Mon ange, (copié-collé du 16/07/2007)

Depuis quelques mois je savais que la vie était fragile, que tout peut basculer comme ça, d’un instant à l’autre, juste en un battement de cil, la vie me l’a appris le jour où j’ai su que tu étais malade. Tous les deux on a appris à vivre avec et on connaît la valeur des moments de bonheur parce que toi aussi tu en as conscience j’en suis sûre!!

Jeudi dernier, encore une fois la vie me la cruellement rappellée, pendant ces quelques instants où j’ai cru que tu allais me quitter pour toujours, mon coeur battait à cent à l’heure, comme si il battait pour le tien. Ces quelques instants que les pompiers ont mis pour venir m’ont paru une éternité, ces instants où je ne te lachais pas du regard, où je te suppliais de rester avec moi où je t’empêchais de sombrer. Je croyais avoir vécu les moments les plus horribles de ma vie quand j’ai su que tu étais malade mais ce n’était pas vrai, les moments les plus horribles sont ceux où la vie décide de s’échapper, où l’on ne contrôle plus rien, où la peur est tellement là qu’on ne sait même plus le numéro des secours. J’ai tellement eu peur que ce soit la fin, la fin de notre vie alors que depuis des semaines, on pensait au début de notre nouvelle vie. Tu étais si pâle comme translucide, tes lèvres si violette, ton corps était là mais toi, tu étais comme absent, ces instants resteront gravés dans ma tête pour le reste de ma vie, je n’oublierais jamais une seule seconde de cette soirée. La course dans les escaliers, ma voix dans la nuit pour demander de l’aide, les voisines qui ont répondu présentes et qui ont appellés les pompiers, qui les ont attendu, leur arrivée et notre départ dans les minutes qui ont suivi. Je t’ai donné aux pompiers, leur présence rassurante m’a permis d’aller m’habiller et de te prendre quelques affaires mon amour, je ne t’ai laissé que quelques minutes de corps mais mon esprit était avec toi dans le camion. Les pompiers et le samu m’ont rassurés, tu n’allais pas trop mal, il t’ont mis sous oxygène ce qui ta fortement déplu et tu l’as bien fait comprendre, quel soulagement de te voir te débattre après ces instants où tu n’étais plus là!! Quelques instants plus tard, nous sommes arrivés aux urgences et j’ai commencé à te sentir en sécurité dans cet endroit.

Papy et mamy sont arrivés peu après et quand ils t’ont vu aussi pâle, ils ont eu peur aussi. Après plusieurs examens, une radio et dix milles questions pour moi, nous sommes montés en chambre pour que les infirmières te fassent un bilan. Papy et mamy étaient toujours là, auprès de nous, quel chance nous avons de les avoir!! Une fois le bilan fait, il a fallu attendre les résultats et pendant ce temps papy et mamy sont rentrés chez eux, il était déjà près de 3h du matin. Vers 4H, les médecins sont montés nous voir pour me dire qu’il fallait de transfuser d’urgence, ton taux d’hemoglobine n’était que de 3mg alors qu’on tranfuse dès qu’on est en-dessous de 7mg. Il fallait aller très vite, pas le temps d’attendre ton propre groupe sanguin, entre temps, les infirmières ont dû te piquer en périphérique dans le bras, elles t’ont brancher des électrodes pour le coeur, pris la tension. Le sang est très vite arrivé et une fois la transfusion commencé, comme par magie, au bout de quelques minutes, tu as retrouvé des couleurs. Le médecin m’a très vite parler de bactérie, m’a posé pleins de questions, le fait que ce soit la chimio la responsable ne leur parraissait pas possible. La nuit a été longue et la journée qui a suivi aussi, ta tension devait être prise toutes les 30 minutes donc tu n’arrivais pas à dormir, on t’a fait passer un scanner de la tête pour être sûre que l’oedème n’avait pas grossi. Les résultats des analyses ont fini par arriver le jeudi et le diagnostique du médecin de la première nuit était le bon, c’est bien une bactérie qui a causé tout ça.

Ce matin, nous sommes allés faire un bilan pour vérifier qu’il n’y ait pas besoin de te transfuser, aujourd’hui on y a échappé et donc on a pu sortir vers 13h30. On a aussi vérifié ta tension et avec le traitement, elle est normale.

On revient à l’hôpital vendredi pour contrôler de nouveau tout ça et en plus on va faire une écho des reins plus que le médecin qui a fait le doppler a vu quelque chose qui ne lui plaît pas. Les chimios sont repoussées pour l’instant à plus tard.

Encore une fois mon ange tu t’es battu comme un chef, il n’existe pas une maman plus fière de son loulou que moi. Grâce à ton courage et à ta force de petit battant, on est à la maison mon bébé.